Le Âm Dương (Yin-Yang en chinois) est le principe universel de l’unité. L’Âm ne peut exister sans le Dương, le positif sans le négatif, la force sans la souplesse, le corps sans l’esprit, etc. La séparation de l’un et de l’autre engendre un déséquilibre contraire à l’harmonie générale recherchée dans l’art martial. C’est pourquoi, par exemple, un pratiquant qui se limite au travail technique stagne, car il n’accède pas à la partie méditative du Hấu Quyền (qui lui permettrait de décupler l’efficacité de ses techniques).
La réflexion sur le Âm Dương est personnelle et n’a de sens que si ce principe est pris en considération dans tous les domaines. A chacun de le chercher… pour trouver l’équilibre.
Alors que le style du singe décrit un travail technique, la « Voie du juste Milieu » est comme la boussole morale qui accompagne l’art martial : elle est régie par le principe Âm Dương.
Dans la technique, elle recommande d’équilibrer la force et la souplesse, de travailler d’un côté comme de l’autre (autant son côté fort que son coté faible), et de travailler les mouvements par couple (négatif/positif). Elle invite chaque pratiquant à compléter le travail physique par un travail mental de méditation.
Moralement, la Voie du Juste Milieu recommande d’éviter les excès dans les comportements, discours et actes, car le but de l’art martial est de se mettre au service des autres, et d’être constant vis-à-vis d’eux. Passions, émotions et appétits doivent donc être régulés, afin de trouver la sérénité et de garder un équilibre dans son comportement. La Voie est décrite par Maître TRAN Van Ut comme le chemin, propre à chacun, qui doit être suivi, et qui ne doit pas être quitté.
Rechercher la Voie du Juste Milieu est une discipline vis-à-vis de soi-même, dont le but est de réaliser en soi l’unité Âm dương. La Voie du Juste Milieu est la boussole de la pratique martiale car elle équilibre l’instinct de survie et la compassion pour les autres. Elle équilibre l’égo de chacun et le dévouement à la communauté.
Son but profond est la pérennité de la vie, et non la destruction.