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Art Martial et Handicap

Art Martial et Handicap

mars 20, 2016

Depuis plusieurs années, l’art martial vietnamien du style Hâu Quyên est enseigné aux personnes handicapées visuelles au Cercle Sportif de l’Institut National des Invalides.

Nous n’avons pas attendu la publication de la loi du 11 février 2005 pour nous mettre à l’écoute de ce public. Ainsi, grâce au soutien du Maître de l’Ecole Hâu Quyên (Maître Appolaire), des officiers militaires du C.S.I.N.I., nous avons pu mettre en oeuvre ce challenge et ainsi faire accepter une volonté d’enseigner cet art martial auprès de ce public particulier.

L’handicap visuel se définit par la cécité (non voyant) ou l’altération de la vue (malvoyant), soit de naissance, soit suite à un accident.

Dans notre culture moderne qui ne cesse de consacrer l’image, notre raison se satisfait bien souvent des informations que lui fournit la vue. La cécité met en lumière la richesse de notre potentiel perceptif. Elle confronte le rapport direct et physique que le déficient  visuel entretient avec l’espace et ses constituants. Être et devenir handicapé visuel oblige le déficient à redécouvrir les potentialités du corps comme celles de la forme, de la matière, du vide et du silence. La cécité touche en France une personne sur cinq cents. Néanmoins, une personne handicapée visuelle doit pouvoir vivre, s’intégrer et avoir des loisirs dans cette société.

Pour permettre une activité physique et en particulier la pratique d’un art martial, le pratiquant doit connaître la perception de l’espace. L’enseignant expérimenté et averti pourra transmettre son art martial à condition de connaître son public en plus de son travail personnel de recherche.

Recherche dans les techniques de base, les quyêns, les chutes, l’échauffement. L’explication des mouvements demande à savoir se mettre en situation pour mieux connaître son public, à adapter son langage et la tonalité de sa voix, ainsi qu’à faire preuve de patience. Savoir travailler avec d’autres frères d’armes pour avoir un regard critique sur les techniques à améliorer ; savoir exposer d’autres difficultés au Maître pour la simplication des techniques en vue d’éducatifs.

Lors d’une réunion de l’Académie présidée par Maître TRAN VAN UT en mars 2003, chaque membre de l’Académie était incité à donner de son temps pour enseigner et transmettre le Hâu Quyên à tout type de public. Il évoquait notamment combien le Hâu pouvait servir les personnes âgées notamment, souvent concernées par des risques de chute : il ouvrait en ce sens l’horizon du Hâu bien au-delà des techniques pures tout en incitant chaque membre de l’Académie à se recentrer sur le coeur technique du Hâu Quyên pour mieux l’adapter sans le dénaturer, à d’autres contextes et à d’autres publics.