L’ « Humanité Universelle » ou « Grande Egalité entre les Hommes » (Nhân Loại Ɖại Ɖồng) est l’accomplissement interne visé par la pratique du Hấu. Quelles que soient les différences entre les uns et autres (grand/petit, fort/faible, expérimenté/débutant, homme/femme, riche/pauvre, jeune/vieux, etc..), le but de la pratique martiale est de nous amener à ne sous-estimer ni les uns ni les autres.
« Nous n’avons pas le droit de faire la différence » : telle est la règle répétée inlassablement par Maître TRAN Van Ut.
Chacun doit être respecté au même titre : le pratiquant du Hấu ne doit pas avoir d’ennemi. On ne peut se faire d’ennemi que si l’on a un amour-propre qui se confronte à celui des autres. Or le travail sur soi exigé par l’art martial est un travail d’humilité.
Ainsi l’oubli de soi mène à la compassion envers son prochain, et non à son agression. Le principe « Nhân Loại Ɖại Ɖồng » incite le pratiquant au détachement et l’invite à éviter le combat pour ne pas commettre un acte irréversible.
Il commande le non-agir face à tout agresseur, le non-combat, bien que le pratiquant du Hấu soit préparé, par le réflexe conditionné et l’entrainement, à se défendre. Ce paradoxe est symbolique du Âm Dương. Le combat n’est acceptable que si la vie est en péril c’est l’instinct qui le provoque alors, et non l’intérêt.
Il s’agit de faire le vide en soi, afin que l’adversaire potentiel ne trouve pas de prise pour son agression, mais de la détermination, du désintéressement et de la compassion.